La conseillère d’Etat Rebecca Ruiz a salué un « projet novateur » qui offre un « accueil sur mesure ». A commencer pour les femmes qui « ne se sentent pas à leur place », « dans une situation d’inconfort » au sein des autres structures où règne la mixité.

Pour l’accueil des personnes vulnérables, les réponses sont « souvent collectives et masculines », d’où l’importance de tenir compte aussi « des besoins spécifiques » de ces femmes, a ajouté la ministre de la santé et de l’action sociale.

La Maison des Lionnes met à disposition cinq chambres. Elle propose également une permanence infirmière, un accueil en journée et un accompagnement social. Avec comme objectif: « la réinsertion sociale et professionnelle », a continué Rebecca Ruiz.

Animé par des femmes sans-abri

Outre le Canton et la Ville de Renens, ce projet pilote est porté par Caritas Vaud et Rel’aids. Mais aussi, et c’est une autre de ses particularités, par une vingtaine de femmes sans-abri ou ayant été sans-abri. Réunies dans le collectif des Lionnes, celles-ci ont participé dès le début à la création de ce lieu et à son animation.

« Nous avons vécu dans la rue et nous savons comment elle peut être violente pour les femmes », a dit l’une de ces Lionnes. Elle a souligné que la maison de Renens était un lieu d’accueil « à bas seuil », pour les femmes vulnérables sans logement mais aussi pour toutes celles qui, en journée, ont besoin « d’un havre de paix ».

« Génie local »

L’hébergement à la Maison des Lionnes a démarré en août dernier et neuf femmes ont déjà pu y loger. Un bilan sera tiré l’an prochain sur la suite à donner à ce projet. Celui-ci est financé à hauteur de 350’000 francs (pour les années 2022 et 2023) par le Canton et les communes vaudoises via la facture sociale.

Une participation financière à la cohésion sociale qui, parfois, « dédouane » certaines communes de « s’impliquer » concrètement sur le territoire, a estimé Karine Clerc, municipale à Renens. Elle a fait l’éloge du « génie local » qui, dans ce cas précis, a permis d’aboutir à « un projet novateur ».

Elle a relevé que l’idée d’une telle maison était née du constat que les femmes étaient minorisées dans les hébergements d’urgence. Et qu’il y avait un risque qu’elles se « détournent » de telles structures et qu’elles soient « invisibilisées ».